La mort d’autrui est une épreuve que les communautés humaines ont dû apprendre à surmonter dès les premiers temps de l’Humanité. Ce travail est une exploration des différentes réponses proposées par l’homme face au problème de la perte de l’autre à travers les gestes effectués sur le corps mort, depuis les soins thanatopraxiques jusqu’aux funérailles en plusieurs temps ou la création de reliques.
La manipulation post-mortem des corps fournit régulièrement à l’archéologue des “dépôts secondaires” ou des dépôts primaires ayant subi des manipulations anthropiques post-dépositionnelles. Ces dépôts impliquent une gestion complexe et planifiée du processus funéraire et, en général, des gestes / pratiques / cérémonies en plusieurs épisodes.
Cette thèse propose un éclaircissement des concepts et de la nomenclature liés à ces dépôts spécifiques. Une analyse transchronologique et transculturelle d’études de cas archéologiques et ethnologiques nous permet d’éclairer ces phénomènes mortuaires complexes dans leur dimension anthropologique.
Aujourd’hui, pour surmonter l’angoisse de la néantisation de notre être, et en l’absence de conscience du sacré, ce sont donc encore et toujours vers les cadavres, ces « ministres plénipotentiaires de la mort » que nous nous tournons. Ils nous aident à surmonter l’angoisse du néant, en nous accrochant à l’idée d’une matérialité récupérée et même parfois à l’illusion d’une essence recyclée.